Au menu du jour : 13 petits kilomètres, de Chamje vers Dharapani (alt. 1860m), en remontant le long de la rivière Marsyangdi, que l’on a de cesse de traverser - toujours impressionnés par son débit torrentiel - sur des ponts de singe toujours plus longs, toujours plus hauts. Nous gardons longtemps les yeux rivés sur le Machapuchare (6990m), se dressant au loin devant nous et dont le sommet, en forme de queue de poisson, est facilement reconnaissable. Il s’agit d’ailleurs de la seule montagne vierge du pays : étant sacrée son ascension est défendue ! 

Après quelques kilomètres, à l’approche du village de Tal, nous mesurons un peu mieux l’ampleur des dégâts causés par la récente mousson. Outre les éboulements que nous observons très régulièrement sur le chemin, des villages on été partiellement voire entièrement détruits par les pluies, ces dernières causant la mort de 48 personnes à travers le pays. L’immense lit creusé bien au delà de la rivière Marsyangdi et débordant sur Tal témoigne de la puissance des eaux et le tableau est saisissant ! 

Hop, et nous voici déjà à Dharapani, nous sommes partis à 7h30, il est un peu plus de 11h, et la journée ne fait donc que commencer ! En entrant dans le village nous avions repéré un pont de singe (pour changer…) se dressant entre deux parois rocheuses et surtout à 400m au dessus du sol. La tentation était trop grande, après avoir jeté un œil sur la carte en compagnie du propriétaire de la tea-house où nous venions de jeter les sacs, et surtout après s’être assuré que le chemin menant vers notre petite aventure du jour n’avait pas été coupé par les éboulements, nous filons pour une boucle de 10km, poussant le dénivelé positif cumulé du jour à 1500m.

Nos gros « bagpacks » étant restés à l’hôtel, nous ressentons tout le bonheur de marcher « légers », et nous galopons vers notre pont suspendu en traversant forêts de pins et village traditionnels. Bien qu’aucun d’entre nous ne soit sujet au vertige, l’expérience du pont de singe perché à 400m fut assez troublante, mais franchement extraordinaire ! Cerise sur le gâteau, cette petite boucle nous a offert un superbe point de vue sur le Manaslu (8160m), situé un peu plus à l’est. Allez, on boucle la boucle, après avoir longuement profité des différents paysages le temps est passé, nous rentrons à 17h, peu avant la tombée de la nuit. 

Nous sommes le 24 octobre, et les hindous (près de 80% de la population népalaise) fêtent aujourd’hui Divali, la fête des lumières. Elle célèbre le

retour de Rama, 7ème avatar du Dieu Vishnou, dans la ville d’Ayodhya dont il est le prince, après un long exil et de féroces batailles. Pour cette occasion, les dévots décorent maisons et rues, souvent par de petites guirlandes électriques très kitchs, et se réunissent pour partager leurs meilleurs plats. Et parce qu’au Népal les dieux sont partout, ce ne pouvait être qu’un signe que le village soit ce soir privé d’électricité pendant de longues minutes et plongé dans le noir, en ce jour de fête des Lumières…