Une dernière journée dans la capitale indienne, en commençant par les immenses bazars du quartier animé de Pahar Ganj, face à la gare de New Delhi qui dessert, péniblement, l'ensemble du pays. Nous y trouverons notamment des épices, et recroiserons au hasard d'une ruelle et avec grand plaisir un couple franco-chilien avec qui nous avions déjà discuté sur les hauteurs d'Udaipur. Comme le monde est petit ! On se dirige ensuite vers Connaught place, les Champs-Elysées indiens, ensemble de trois cercles de bâtiments blancs et de boutiques aux enseignes internationales et se rétrécissant jusqu'à un noyau, ou trône un immense drapeau. Cap alors, quelques centaines de mètres plus à l'ouest, sur les emporiums d'Etats. Ceux-ci (pas toujours officiels) proposent de l'artisanat local, en provenance, suivant le magasin, du Karnataka, de l'Assam, ou encore de l'Himachal Pradesh. Et c'est au Ladakh, Etat situé aux confins de l'Himalaya, que Philippine trouvera de beaux chaussons en laine de Yak, qui pourront lui être bien utiles à notre retour à la maison... Allez, un coup de métro vers le sud, et nous passerons notre dernière soirée indienne au marché Dilli Haat. Celui-ci propose également de l'artisanat en provenance de tout le pays, mais aussi de petits spectacles traditionnels et de la cuisine variée. Ainsi, au menu, poulet tandoori du Pendjab, biryani du Telangana, dosa du Tamil Nadu, ou encore un fish curry du Kerala. Allez, encore un peu de métro vers le sud-est de Delhi la géante, nous récupérons nos gros sacs laissés à la bagagerie de l'aéroport et filons au Terminal 3, ou s'achèvera notre périple indien. 

Et au moment de l'achever, ce périple, nous sommes pris d'un certain sentiment de soulagement, voire de fierté, à l'idée d'avoir pu rallier la ligne d'arrivée. Car un voyage en Inde n'est quand même jamais qu'une partie de plaisir. Loin d'un confort auquel nous sommes trop habitués, nous sommes bien conscients, alors que nous nous apprêtons à embarquer, que c'en est bientôt fini des scènes de grande misère, de la pollution, des incessantes sollicitations, des interminables et inconfortables transports, des douches froides, des klaxons qui nous crèvent les tympans, de toute cette agitation, ces injustices, ces codes qui sont loins des nôtres... Bref, c'en est bientôt fini de l'Inde, de tout ce qu'elle a de plus beau à nous offrir, et donc du reste, aussi... C'est d'ailleurs ce reste, que je viens d'énumérer, qui nous manquera en premier. Et c'est ce reste, aussi, qui nous permettra d'apprécier un peu plus encore ce qui nous attend à la maison. Car un voyage en Inde c'est un condensé de paradoxes, de leçons, de claques parfois. Un bouillon de diversité, de tolérance, de richesse culturelle et historique. Un mélange d'épreuves, de barrières, d'incompréhensions, tout ce qu'il faut pour que l'aventure soit plus riche, et pour qu'un voyage en soit vraiment un. Et c'est donc la tête pleine de souvenirs, comme si ce petit mois avait duré une éternité, que nous décollons pour Paris.