En Inde, le plus simple trajet peut rapidement se transformer en un délicieux moment ! Exemple dans notre bus en direction de Munnar. Nous sommes envahis peu après le départ d'Allapey par une joyeuse bande offrant du pain d'épices à toute l'assemblée, coiffant chaque passager d'un bonnet de père noël et décorant notre vieillissant carrosse de dizaines de ballons de baudruche. Nous découvrons vite qu'il s'agit d'une coutume locale à l'approche de Noël, et cela démontre également toute la place du bus dans le mode de vie et de déplacement en Inde. Quel régal d'observer ces hommes et ces femmes, pour la plupart âgés au moins d'une quarantaine d'années, sortir des petites pompes et gonfler, hilares, tous ces ballons pour les accrocher avec un bout de ficelle partout où ils le peuvent. Je m'étonnerai d'ailleurs toujours de cette capacité qu'ont les indiens à éprouver la plus grande joie dans des actes enfantins.

Enfin bref, nous voici arrivés à Munnar, ou plus précisément à Anaviratty, minuscule village où nous passerons deux nuits. La journée, nous serons un peu plus haut, dans la "vallée des thés", parfois à l'ombre des eucalyptus, souvent dans une brume épaisse, mais jamais loin des immenses  plantations qui produisent près de 50000 tonnes de thé chaque année. A noter, il s'agit après l'eau, de la boisson la plus consommée au monde. Nous apprendrons également, lors de notre visite de la Lockhart Tea Factory, l'une des nombreuses usines de la région, que le thé blanc, vert, ou noir est issu d'une seule et même plante, mais les feuilles sont alors ceuillies à différents stades de maturité et travaillées différemment. Si les feuilles de thé noir sont flétries, roulées, fermentées puis desséchées, le thé vert est quant à lui non fermenté et ses feuilles sont torréfiées et roulées. Enfin, le thé blanc est plus précieux, délicatement  préparé avec de jeunes bourgeons.

Alors voila, nous nous apprêtons désormais à quitter ce formidable état qu'est le Kerala, où l'on parle le Malayalam, pour un passage éclair au Tamil Nadu, où l'on parle Tamoul, avant de finalement rejoindre le Karnataka, où l'on parle le Kannada. Enfin nous on parle en fait surtout anglais, de manière d'ailleurs parfois approximative, mais on se débrouille... Allez, promis, dans le nord on se mettra à l'hindi !