Nous quittons Mysore, où désormais Mysuru, qui présente notamment l'un des palais les plus dingues du pays, véritable symbole de la démesure des Maharadjas qui se succédèrent ici jusqu'en 1947, année de l'indépendance. Mysore c'est également l'une des capitales de la soie et du bois de santal, sous forme d'encens et d'huile. Une grande ville, donc, par sa population, son artisanat, son attrait touristique, mais qui est si agréable à découvrir, à arpenter, que nous y aurons passé six jours au lieu des quatre escomptés. Surtout, Mysore c'est un régal pour tous les sens, sans exception. 

D'abord un festival de couleurs, des habits traditionnels en soie impeccable à perte de vue, et d'immenses boutiques à chaque coin de rue. 

Également des odeurs dont on ne se lasse pas. Ici et là, sur le marché, au milieu des fleurs d'offrandes et des encens parfumés, il y a des huiles essentielles d'une telle pureté, celles-là même que l'on retrouvera diluées dans les célèbres flacons Boss, Kenzo, Gaultier... 

Ensuite il y a ces étranges silences quand vient la nuit, des silences bien peu communs dans ce pays. Pas de klaxon, d'aboiement, de cri, tout ce qui fait qu'habituellement l'Inde est ce qu'elle est, sans répit. Soudain, au petit jour, Mysore revit, son marché, son agitation… du bruit, toujours du bruit. 

Puis ce fut aussi un régal pour le goût. Festival d'épices - Sam, joueuse, en fera les frais - mais quel bonheur, ces "veg thalis" servis dans des feuilles de bananier.

Enfin, à Mysore, bien éclairés par la visite d'un petit musée, nous avons pu toucher du doigt la vision hindouiste du monde, comprendre un peu mieux ce que l'on vit, cette folie dans laquelle nous sommes plongés lorsque l'on met les pieds ici. Et peut-être qu'alors l'Inde nous paraîtra moins folle. Peut-être. Car aujourd'hui, encore, nous avons vu des vaches sacrées teintes en jaune se balader en ville…

Puis sinon, et en bref, au zoo nous avons vu des singes, en liberté, grimper sur les cages de leurs congénères, en captivité (de la même espèce, oui oui, bon sens indien quand tu nous tiens).

Et à part ça, Sam s'est fait toucher les fesses en sortant de l'hôtel par un suiveur qui deviendra fuyard ; l'Inde conservatrice produit quelques frustrés...

Plus réjouissant, devant le palais illuminé, et parmi une foule nombreuse, nous sommes tombés nez à nez avec Laurent et Marion, couple basque rencontré à Hampi, près de 400km plus loin... Ah voyage et alchimie ! Savoureux moment en leur compagnie. Nous partirons vers le sud, toujours, et eux vers l'est, ils prendront un vol à Bangalore pour les îles Andaman, dans la mer du même nom (golfe du Bengale), où quelques sessions de surf les attendent.

Allez, pour nous cap au sud, donc, six heures de bus, de nuit, trois heures de train, au petit matin, et une traversée en ferry, pour finir. Direction la très cosmopolite et historique Kochy, au Kerala. Les chinois y sont arrivés au XIVe siècle, suivis des portugais, eux-mêmes chassés par les hollandais, qui céderont finalement la ville aux anglais, jusqu'à l'indépendance. Allons voir tout ça de plus près !