Voilà bouclé notre passage éclair à Madurai, l'une des principales villes saintes du sud de l'Inde. La légende voudrait que Shiva, en bénissant la ville, fit couler du miel de sa chevelure. Ainsi, nectar se traduit par Madhurapuri, et Madhurapuri deviendra Madurai... Hum, parmi les folles légendes hindous, celle-ci paraîtrait presque rationnelle ! 

Toujours est-il que la cité abrite aujourd'hui 1,3 millions d'habitants et un temple incontournable, chef d'œuvre de l'architecture dravidienne. En quelques mots, les dravidiens, plusieurs millénaires avant J.C, étaient la première civilisation de l'Indus (autour du fleuve du même nom, donc, et au nord-ouest de l'Inde). Vers 1500 avant J.C, les Aryens, nomades du Caucase et du plateau iranien rejoignent cette même région, repoussant peu à peu les dravidiens vers l'Inde du sud. Le mélange de ces deux cultures donnera naissance à l'hindouisme. Mais les aryens ont pour langue le sanskrit, duquel découleront l'hindi et les langues du nord du pays, quand les dravidiens ont leurs propres langues, telles que le tamoul ici ou le malayalam au Kerala. Nous ne saluons donc plus par "namaste" dans ces états !

Fin de la parenthèse, et l'architecture dravidienne nous réserve ainsi bien des surprises, à l'image de tous ces gopurams, pyramides ornées de divinités et coiffant l'entrée des temples. 

Et puis qui dit ville sainte, au pays de Gandhi, dit scènes surréalistes. Il y aura notamment toutes ces femmes, ces enfants aux crânes rasés qui, par pauvreté, n'auront que leurs cheveux à donner en offrandes aux divinités...

En résumé, Madurai c'était donc une ville sainte comme on les aime, avec toute cette vie, cette dose de folie, et les questions que cela fait naître, aussi. Un monde parallèle pourtant si réel.

Allez, on confirme, Madurai ça rimait bien avec génial. Maintenant cap vers Kodaikanal, 2130 mètres d'altitude, qui, après des mois à plus de 25 degrés nuits comprises, pourrait rimer avec glacial... 

Affaire à suivre !