Parce que certains nous l'ont demandé et que ça peut en intéresser d'autres, retour sur les aspects pratiques et quotidiens de notre voyage, en 6 points :


1/ Le sac : le "backpack", comme disent ici les roots, est en lui-même sans doute plus important que ce qu'il y a dedans. Car il aura la vie dure, voyagera en soute entre une trousse à outils et une roue de secours, connaîtra la poussière, l'agitation et les coups de pied des quais de gare, sera jeté à terre de bonheur à l'appel d'une douche ou d'un lit tant attendu après des heures de transport... Bref, il devra être solide !

Et hormis l'administratif et à la limite une petite trousse à pharmacie, rien de ce qu'il y a dedans n'est extrêmement important. Allez, quand même, des fringues pour une semaine, un "sac à viande" pour les lits un peu crades et un appareil photo, ça peut toujours servir.


2/ Le budget : nous avons fait le choix de nous limiter à 2150 roupies par jour et pour deux. 2150 roupies c'est environ 28€ et ça doit nous permettre de couvrir nos dépenses d'hébergement, de restauration, de transport, de visite… Absolument tout quoi.

En Inde quand on est jeune et plein de bonne volonté, ça le fait. Large. On tient donc notre petit cahier de comptes qui, chaque soir, nous indique si la journée du lendemain sera celle de toutes les folies ou à l'inverse celle de la marche au lieu du taxi...

Pour résumer, six mois ici, tout compris hors billets d'avion, ça peut coûter moins de 2500 € par personne (à partir de 3000€ avec les billets).


3/ L'itinéraire : grâce aux guides - le Routard et le Lonely planet - qui nous suivent partout mais aussi grâce au bouche-à-oreille, nous avons établi grossièrement un premier itinéraire. Celui-ci vise les "indispensables" et sera étayé au quotidien par nos envies, ce que l'on peut entendre et lire ici, sur place. Le temps dont on dispose nous permet ainsi quelques incartades ! 

Et il faut dire également que dans un pays où les rues, les routes et les adresses sont approximatives, nos applications GPS sont de précieux alliés.


4/ L'hébergement : là encore, nos guides sont indispensables et nos Smartphones aussi.

En gros lorsqu'on arrive à destination en matinée, avec du temps devant nous, on ne réserve pas et on tente les différentes adresses repérées sur les bouquins. Lorsqu'on doit arriver en soirée, on passe par Booking.com de manière à être certains d'avoir une chambre correcte où rapidement se poser. Car le marché de l'hébergement en Inde est très, très approximatif et réserve bien des surprises, bonnes comme mauvaises, surtout lorsqu'on voyage avec un budget restreint. De manière générale mieux vaut donc apprécier les douches froides, parfois les toilettes turques que l'on nomme ici toilettes indiennes, et même de temps à autres la douche au seau ! 

Habituellement on oscille entre hôtel, chambre chez l'habitant, auberge de jeunesse, pour des tarifs compris entre 8 et 13€, soit moins de la moitié de notre budget quotidien.


5/ La restauration : une constante ; la gentillesse de nos serveurs et cuisiniers - qui sont parfois les mêmes – est inversement proportionnelle au montant de l'addition. Car oui, sur les trottoirs ou dans les minuscules stands de street-food nous sommes bien souvent accueillis "comme des rois", par des indiens ne parlant pas un mot d'anglais mais se pliant en quatre pour que l'on puisse se régaler. On y mange à volonté, avec les doigts, sur des feuilles de bananier, et à la fin du repas après s'être lavé les mains, on nous tend une page de journal pour que l'on puisse se les essuyer. Délicieux instants ! Le tout pour des sommes dérisoires.

Par exemple : deux thalis (riz, légumes, sauces) pour 100 roupies (1,30€) ou encore deux repas omelette-chapatis pour 70 roupies (0,90€). Et souvent les pourboires sont refusés...

Bon sinon, pour éviter les épices et se rappeler un peu aux bons souvenirs, on s'aventure également dans des restaurants moins locaux, servant des repas occidentaux, pour des tarifs bien différents, entre 400 et 600 roupies pour deux en moyenne (de 5,50 € à 8€). Et là en revanche les pourboires sont attendus...


6/ Les transports : bon bah alors là difficile de résumer... Vaste et passionnant sujet !

D'abord, hormis de très rares endroits en Inde, il est impossible pour un occidental à la bonne santé mentale de circuler par ses propres moyens (vélo, scooter...). Les conditions de circulation sont ignobles, les infrastructures routières en piteux état, etc... Surtout, le code de la route est inexistant, c'est la loi du plus fort. Du plus gros donc, qui, comme les choses sont bien faîtes, est souvent celui qui a le Klaxon le plus bruyant. Autant dire qu'on se sent plus en sécurité dans un bus que dans un tuktuk. 

• Commençons par les bus donc : il y a les bus locaux et privés, dont la décoration intérieure dépend de la religion du chauffeur. Hindou, chrétien, ou musulman c'est toujours exubérant, des images, des statues, des offrandes... Et en même temps on les comprend, mieux vaut avoir quelqu'un sur qui compter quand on flirte autant avec le danger...

Il y a ensuite les bus d'états, ou bus gouvernementaux, pour des trajets courtes et moyennes distances.

En gros c'est une roupie du kilomètre, ce qui revient environ à 4€ par personne pour 300 bornes. Une constante : bus d'état ou bus local privé : c'est pas cher et toujours archi-blindé !

Vitesse moyenne : 35km/h et pourtant, au vu des conditions de circulation on peut dire qu'ils roulent à fond !

Sinon, d'autres bus privés, longues distances cette fois-ci, qui permettent de faire des centaines de kilomètres dans la nuit. Ce sont souvent des "sleeper", proposant donc quelques mini-compartiments couchettes. Une bonne option pour les petits budgets car ils permettent de mixer hébergement et transport pour des sommes raisonnables. 

• Ensuite, en ce qui concerne les trains indiens, ils sont fiables, quoique toujours en retard, très lents, souvent surpeuplés, vieillissants... Enfin disons qu'ils nous permettent de voyager l'esprit plus léger, sans avoir à croiser les doigts pour arriver entiers. Différentes classes, de la première offrant l'air climatisé, à la dernière, la notre, dans laquelle on a surtout l'air entassés... Mais c'est pas cher, et ça permet, pour les trains de nuit, de combiner transport et hébergement. C'est surtout un super lieu de rencontre et de vie à l'indienne. Pour le meilleur et pour le pire ! 

 • Les tuktuks : règle incontestable (ou presque) en Inde, le chauffeur de rikshaw, derrière sa moustache, est un escroc ! Dans le bon sens du terme mais escroc quand même. Les rois des stratagèmes... Un classique : "ah mais le prix fixé c'était par personne, pas pour la course en elle-même". Bien essayé ! Il y a aussi ceux qui n'ont jamais de monnaie, ceux qui divisent comme par magie le prix par deux dès que l'on commence à s'en aller...

Et ceux qui ne connaissent pas notre guesthouse mais une autre, paraît-il géniale, insistant pour nous y emmener, car sûrs d'y être commissionnés, etc...

On les adore quand même, ce sont des escrocs et souvent ils savent qu'on le sait ! 

Allez un bon moyen de les contrer : l'application smartphone "Ola cab", le UBER indien, sur laquelle les prix des courses sont prédéfinis, permettant ainsi d'avoir de bons repères tarifaires pour négocier sans se faire pigeonner. 

 • Les taxis : certes, c'est pas tout à fait pareil mais c'est toujours douloureux de payer un taxi 1000 roupies quand le bus n'en coûte que 30... Le taxi on oublie. Et puis le chauffeur de taxi, c'est un peu le cousin du chauffeur de tuktuk, vous voyez ?

Les bons plans, ça reste donc le bus, le train, et surtout... nos pieds ! Très exceptionnellement, comme à Goa ou Pondicherry, louer un vélo (2€/jour), un scooter (5€/jour) voire une Royal Enfield 500cc (10€/jour), c'est pas mal non plus !


Enfin, comme on baroude pas mal avec nos smartphones, mieux vaut avoir un bon forfait. Et c'est pas ce qui va nous ruiner : 3 mois, appels et SMS illimités dans tous le pays, 1GB d'Internet par jour : à peine 500 roupies (6,5€) !


Et sinon, nous continuons notre chemin vers le nord, en passant par Thanjavur puis Kumbakonam, où nous avons pu visiter de superbes temples, et désormais Pondicherry. 

Cette ancienne colonie des Indes Françaises nous accueillera pour une semaine qui s'annonce très riche !