Comme si l’aventure manquait de rebondissements, Sam en a rajouté ces dernières semaines, bien malgré elle... Notamment à cause de petits abcès autour de ses yeux, assez préoccupants pour que l’on s’offre quelques visites dans une belle clinique de Katmandou, puis au «Népal Eyes Hospital». A chaque fois nous aurons la vague impression que l’étiquette «touriste» collée sur notre front est un pass nous permettant de doubler tout le monde, sans que cela ne gêne quiconque, à part nous. Enfin nous serons finalement escortés dans le box d’une doctoresse assez géniale (nommée Sherpa, le Dupont du Népal), qui nous dira qu’elle s’est déjà rendu en France : 

«Ah yes ?!»

«Yes yes, Venise, very beautiful !».

Bon par chance elle était meilleure dans sa spécialité qu’en géo, et ses méthodes douces ont bien plu à Sam. Mais la question d’un retour anticipé au pays se posera quand même, ne serait-ce que pour connaître la cause de ces abcès à répétition. Direction le bureau Air India de Katmandou - et heureusement que leurs avions sont moins vétustes que leurs bureaux sinon ils voleraient pas bien haut - pour un changement de billet. Nous sommes le 18 mai au matin, et un départ est possible dès le lendemain. Allez c’est décidé, on ne rigole pas avec la santé et 5 mois d’aventures pour Sam c’était quand même assez.

Nous passerons donc une dernière journée pleine de nostalgie, à se repasser le film de ces derniers mois, des plages de Goa aux ruelles chargées d’histoire de Katmandou, en passant par Hampi, Pondy, Agra... Pfiou c’était bien ! 

Allez, samedi 19, un taxi pour l’aéroport et des au revoir...

Il me reste alors exactement 10 jours pour faire le tour de la vallée. Au programme, des temples hindous, aux inspirations boudhistes, qui n’ont donc plus rien à voir avec tous les temples observés dans le sud de l’Inde, et leurs immenses gopurams. D’anciennes cités royales, également, et notamment celle de Patan, qui comme celle de Durbar Square à Katmandou ne fut malheureusement pas épargnée par le séisme de 2015. Et puis de belles randos qui me permettront je l’espère, si la météo le permet, de toucher des yeux le toit du monde et son massif. Au programme, enfin, faire le tour - toujours dans le sens des aiguilles d’une montre - de ces immenses stupas, symboles boudhistes constitués d’une base carré (la terre), puis d’un dôme hémisphérique (l’eau), lui même surplombé d’une flèche effilée (le feu) composée de 13 segments (les étapes vers l’éveil) et coiffée d’un élément en forme de croissant de lune (l’air) et d’une pointe verticale (le ciel, ou la lumière sacrée du Bouddha). Rien que ça !

Un programme chargé, donc, que j’entame de ce pas.