Nous voici donc à Goa, plus précisément à Palolem, au sud de l'état, après trois jours assez géniaux à Benaulim, un peu plus au nord. Goa, ce n'est plus vraiment l'Inde, d'abord en raison d'une domination portugaise qui dura de 1510 à 1961. Contrairement au reste du pays, l'alcool y est largement autorisé et le port du bikini ne semble choquer personne. Et puis Goa c'est aussi des plages idylliques qui attirent des flux de touristes incroyables (les flux, pas les touristes...) et notamment russes ! De nombreux occidentaux, hippies dans les années 70, amateurs de techno aujourd'hui, s'y sont même installés, ce qui rend l'atmosphère un peu plus différente encore. Ça c'est pour le côté carte postale, maintenant place au carnet de route...

Ce matin (midi quoi), nous louons un scooter pour la journée. Le tour est joué en deux minutes, nous voici, chacun notre tour, au guidon d'un fiable bolide ! Sauf qu'on ne fera pas deux kilomètres avant qu'une patrouille ne nous arrête. Nous ne portons pas de casque... Évidemment, aucun indien à deux roues ne porte de casque à Goa comme ailleurs dans le pays, mais les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde chez Gandhi, et nous le savons déjà trop bien ! Enfin c'est comme ça, et la loi stipule en effet que le pilote (lui seul) doit porter un casque. De plus, et surtout, ni l'un ni l'autre n'avait son permis de conduire sur soi.

Petite parenthèse, le policier indien est un indien comme les autres, moustache comprise, mais qui voue cependant un culte à l'uniforme et à la corruption...

Toujours est-il que notre "ami" nous annonce que nous devons payer une amende de 1000 roupies (13€), autant dire que l'idée nous botte qu'à moitié ! La discussion est entamée et j'en profite pour discrètement cacher tous mes billets de 500 roupies au fond de mon sac, en ne conservant qu'un billet de 100 dans mon portefeuille. Nous lui expliquons que nous n'avons pas plus d'argent, et il nous propose donc de retourner à l'hôtel pour nous renflouer. Nous répliquons que si nous rentrons à l'hôtel, c'est davantage pour profiter du wifi afin que nos mamans respectives nous envoient des photos de nos permis restés en France... Ah, on l'a mouché ! Il ne peut qu’acquiescer, prenant au passage le billet de 100 roupies qui finira au fond de sa poche et pas au fond de celle d'un autre... Je prend soin d'enfiler le casque pris dans des toiles d'araignées que notre loueur avait glissé sous la selle il y a quelques années de ça, et nous partons pour l'hôtel (la hutte en l'occurrence). Pour la suite, tout se passe comme prévu, nous retournons voir notre ami, preuve à l'appui, et reprenons la route. Bref, nous avons vécu une petite aventure comme l'Inde nous en offre chaque jour, mais qui nous aura tant fait rire que l'on regretterait presque de ne pas avoir offert 1000 roupies à notre amuseur !